Constant Calvo: Clarifier les enjeux de communication responsable

Consultant expert RH et RSE, Constant Calvo accompagne les dirigeants d’entreprise face aux changements provoqués par la globalisation des biens, idées et services, le développement durable et le numérique. Si la prise en compte des enjeux RSE progresse, il estime qu’il faudra encore du temps avant de les voir réellement intégrés à la stratégie des entreprises. Par ailleurs, il constate que les entreprises ne font pas assez d’effort pour professionnaliser leur communication responsable et vient de publier un livre blanc sur le sujet.

Bonjour Constant Calvo et bienvenue sur Sircome. D’abord journaliste, puis communicant et aujourd’hui consultant en stratégie RH et RSE, votre parcours est riche. Pouvez-vous nous le décrire en quelques lignes ?

J’ai un parcours que l’on peut qualifier d’atypique. J’ai en effet démarré ma carrière professionnelle dans la presse écrite, puis je me suis dirigé vers les métiers de la communication. Psycholinguiste de formation et fortement imprégné de travaux de recherches en sciences sociales, j’ai été un jour sollicité afin de coacher des cadres et dirigeants en anglais sur des problématiques internationales, négociation, prise de parole, communication interculturelle, management interculturel. C’est de cette façon que je suis tombé dans la marmite des ressources humaines, du consulting et de la RSE. Je n’ai cessé depuis de m’y investir. J’ai occupé plusieurs postes, successivement consultant, manager, ingénieur pédagogique, directeur pédagogique, directeur du développement.

Ce qui caractérise mon approche de consultant expert RH et RSE c’est qu’elle s’articule autour du constat que nos sociétés modernes et, par voie de conséquence les entreprises, sont fortement impactées par l’émergence de trois choses : la globalisation des biens, des idées et des services ; les enjeux du développement durable ; et la culture numérique. J’accompagne les entreprises et notamment les dirigeants à conduire ce changement en particulier celui concernant les modes de gouvernance, de management et de communication.

Vous êtes le co-fondateur et le directeur associé du Cabinet Adhere-RH, spécialisé en stratégie du management (RSE, RH, diversité…). En quoi consistent vos missions types ? Auprès de quelles entreprises et organisations intervenez-vous ?

Nous avons trois champs d’expertise : conseil, formation, ingénierie pédagogique. Notre savoir-faire est le sur-mesure, customisation dirait-on aujourd’hui. Nos interventions sont nombreuses et variées, parmi lesquelles recrutement – notamment sur la diversité et le handicap – conduite et/ou management de projet RH, organisation, accompagnement du comité de direction, appui-conseil des équipes RH, conduite du changement, management stratégique et opérationnel, management de la diversité et du handicap, stratégie de communication et stratégie numérique, coaching de cadres et dirigeant, mise en place de la démarche RSE.

Nous accompagnons aussi bien des PME, que des grandes entreprises y compris internationales. À noter que nous accompagnons des TPE sur des problématiques de transmission et de transition.

Nous sommes entre autres fortement présents dans les secteurs bancaire, assurance, industrie dont l’aéronautique et spatiale, communication, presse et médias, services aux entreprises, recherche, luxe dont l’hôtellerie…

Vous êtes au contact de dirigeants d’entreprises et top managers. De votre point de vue, comment évolue la prise en compte des enjeux de responsabilité sociale et sociétale ?

La prise en compte des enjeux RSE, s’agissant en particulier du volet social et sociétal commence à émerger. Il était temps. Durant de nombreuses années, on a surtout assisté à des déclarations de principe ou d’intention sur l’engagement des entreprises, critiquées aussi bien en interne qu’en externe, car déconnectées de la réalité, dans la mesure notamment où d’une part les objectifs et les indicateurs précis n’étaient pas clairement formulés, et d’autre part la gouvernance n’était pas impliquée ni légitime.

Soyons honnête, le chemin est encore loin et semé d’embûches avant de voir les entreprises intégrer la RSE à la stratégie, c’est-à-dire de les voir passer du management de la RSE au management par la RSE.

En tout état de cause, force est de constater que le climat social de nombre d’entreprises n’est pas au beau fixe, c’est le moins que l’on puisse dire. Il existe un désengagement et un désenchantement des salariés, qui touche également les managers.

Même les investisseurs s’inquiètent du décalage qui existe entre la communication officielle des entreprises et des dirigeants et la réalité de leurs pratiques et comportements.

Vous venez de publier un Livre blanc sur la communication responsable, que vous avez co-écrit avec Sylvie Payoux. Quels sont les principaux messages que vous souhaitez faire passer ?

Il nous est apparu à Sylvie Payoux et moi depuis la création d’Adhere-RH en 2005 qu’il règne un certain flou – pour ne pas dire autre chose – en matière de communication responsable. La situation a peu évolué. En tant que spécialistes de la communication, nous pensons que les entreprises ne font pas assez d’effort pour professionnaliser leur communication responsable.

Par conséquent, les principaux messages que nous souhaitons faire passer sont les suivants :

  • La communication responsable doit être intégrée à la RSE dès le début de la démarche.
  • La communication responsable doit être intégrée à la stratégie.
  • La communication responsable ne peut pas se substituer à la pratique responsable.
  • La communication responsable doit être basée sur des faits, des pratiques, des projets, sur la base d’objectifs et d’indicateurs précis.
  • La communication responsable ne concerne pas seulement la direction de la communication mais la gouvernance.
  • La communication responsable est interne et externe et en cohérence l’une avec l’autre.
  • La communication responsable nécessite, outre la maîtrise de la culture numérique, des compétences fortes en développement durable et RSE. Il ne suffit pas d’être un spécialiste de la communication.

Quelle a été votre démarche pour rédiger ce livre blanc ? Qu’en avez-vous tiré sur un plan personnel ?

Notre démarche a consisté à s’informer sur les pratiques des entreprises en matière de communication responsable. Ensuite, nous avons fait des recherches sur les outils déjà existants sur le sujet, ouvrages universitaires, guides, livres d’experts, mémoires, afin de savoir quelle place notre Libre Blanc pourrait trouver. Nous nous sommes également beaucoup appuyés sur notre expérience du terrain et les bonnes pratiques existantes afin d’en retirer la quintessence. Vous l’avez compris, ce Livre Blanc est le fruit d’une longue réflexion et expérience professionnelle, soit l’alliance de la théorie et de la pratique.

Au plan personnel, l’exercice consistant à faire une synthèse de ses connaissances et compétences sur un sujet aussi vaste est très gratifiant. Il permet notamment de prendre du recul par rapport à ses activités quotidiennes, et de procéder à un inventaire toujours salutaire de ses connaissances et compétences afin de se remettre en question et de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. En matière de RSE en général, et de communication responsable en particulier, l’innovation doit occuper une place primordiale.


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