Camille Differdange : œuvrer pour l’environnement apporte du sens à mon travail

Je vous emmène aujourd’hui à la rencontre de Camille Differdange, consultante en communication chez Arctik, l’agence basée à Bruxelles et Paris qui « montre le chemin vers un avenir plus durable ».

Extraits : « L’omniprésence du greenwashing sur les différents canaux de communication constitue une difficulté pour la communication environnementale publique. Il accapare une bonne partie de l’attention des audiences, avec des budgets bien supérieurs à ce qui est possible dans le secteur public. Réussir à se démarquer et à convaincre dans ce contexte n’est pas toujours simple, et les confusions sont nombreuses, aussi bien au niveau du contenu que de la valeur accordée à notre statut de communicant. »
« La communication permet de construire des ponts entre les projets, de propager des idées, de donner de l’ampleur à un mouvement et de rassembler les différents éléments d’un système pour le faire tourner. »
« La communication possède ce caractère essentiel de création de lien et de mise en commun, qui lui confère une importance toute particulière dans les défis que nous imposent les crises environnementales, sociales et économiques actuelles et futures. Réinvention des paradigmes, mise en place de nouveaux imaginaires ou encore accompagnement au changement… La construction du monde de demain passera nécessairement par de la communication. »
« Œuvrer pour l’environnement apporte un sens à mon travail que je ne trouverais clairement pas ailleurs. »

Camille Differdange : œuvrer pour l’environnement apporte du sens à mon travail

Bonjour Camille. Bienvenue sur mon blog. En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?

Je suis consultante en communication au sein d’Arctik, une agence de communication axée sur les projets institutionnels environnementaux, basée à Bruxelles, depuis plus de 3 ans. Au fil des projets, je me suis spécialisée dans la communication digitale engageante et l’événementiel, mais notre caractère d’agence 360° m’amène à toucher à tout au quotidien : coordination de projets, stratégie, accompagnement de clients, création de contenus multimédias et multi-formats, gestion de site web et de réseaux sociaux…

Avant de rejoindre Arctik, j’ai effectué deux stages : l’un dans une agence de communication spécialisée dans les projets sociaux et humanitaires à Bruxelles et l’autre dans une agence gouvernementale de prévention du gaspillage alimentaire à Cork (Irlande). J’ai également participé à la Conférence des Parties des Nations Unies (COP24) 2018 à Katowice, en Pologne, au sein d’une délégation d’observateurs pour l’Université Libre de Bruxelles (ULB).
Je suis diplômée d’un Master en Communication Corporate et Marketing de l’Université Libre de Bruxelles et ai effectué un échange universitaire d’un semestre à l’Université d’Ottawa (Canada).

À quel moment avez-vous « basculé » dans une approche plus responsable de votre métier ? Savez-vous ce qui a provoqué votre prise de conscience ?

Je ne peux pas vraiment parler d’un basculement : ma volonté de travailler dans le domaine de l’environnement et de la durabilité était, avant même le choix de mes études, une certitude. Le monde dans lequel nous évoluons, en équilibre précaire sur les plans sociaux et environnementaux, a forgé depuis mon adolescence cette résolution.

J’ai orienté mon parcours afin de maximiser mes chances de travailler dans le domaine, aussi bien au niveau du choix de sujet de mon Mémoire de fin d’études, que du choix de mes stages et volontariats. Je suis également des formations, durant mon temps libre, pour approfondir mes connaissances sur certaines thématiques environnementales. Cela peut être lié de manière plus ou moins directement à mon travail… La dernière en date portait sur le compostage.

Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ? Avez-vous le sentiment de faire un métier différent d’avant/des autres ?

Le caractère responsable de la communication repose, selon moi, sur l’objet plus que sur les pratiques. La communication reste, en effet, une activité de service et de production utilisant extensivement du matériel informatique, des serveurs, ou encore des supports matériels, et son impact ne peut être réduit à néant. Il y a bien sûr quelques bonnes pratiques à respecter pour limiter au maximum l’impact des campagnes et événements, mais mes pratiques quotidiennes ne sont donc, en ce sens, pas fondamentalement différentes de celles des autres communicants.

Selon moi, ce qui distingue vraiment ma profession de celle de communicants travaillant dans d’autres domaines est à chercher ailleurs. Ce qui varie, c’est le projet, la cause au service de laquelle on met notre temps et notre énergie. C’est faire partie d’un mouvement plus large, de personnes qui s’engagent pour faire tourner le système de manière plus vertueuse. Œuvrer pour l’environnement apporte un sens à mon travail que je ne trouverais clairement pas ailleurs.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ? Y a-t-il des idées reçues contre lesquelles vous devez lutter ?

L’omniprésence du greenwashing sur les différents canaux de communication constitue une difficulté pour la communication environnementale publique. Il accapare une bonne partie de l’attention des audiences, avec des budgets bien supérieurs à ce qui est possible dans le secteur public. Réussir à se démarquer et à convaincre dans ce contexte n’est pas toujours simple, et les confusions sont nombreuses, aussi bien au niveau du contenu que de la valeur accordée à notre statut de communicant.

La communication environnementale évolue également dans un contexte en changement perpétuel, et la nature de sa mission apporte son lot de difficultés. L’effet contreproductif de messages dissonants, la saturation face à la thématique environnementale ou encore les mécanismes psychologiques complexes sur lesquels reposent ce type de communication… Les challenges sont nombreux, mais c’est aussi ce qui rend le travail captivant.

À l’opposé, quelles sont les satisfactions que vous trouvez dans votre activité ? Où puisez-vous votre énergie ? Est-ce que vous aimez votre travail/activité et pourquoi ?

Je travaille sur des projets et programmes publics régionaux, qui s’adressent directement aux acteurs économiques et/ou à la population bruxelloise. Je suis donc immergée dans un réseau d’acteurs du changement et l’impact positif des projets est directement perceptible. Je trouve cet aspect concret et cet ancrage local très satisfaisants.

Un autre élément de satisfaction tient au rôle même de communicant dans cet écosystème. Des mesures peuvent être mises en place de la part d’un gouvernement, de petits entrepreneurs peuvent développer des produits et services durables, mais sans communication, une initiative peinera à se faire connaitre et à atteindre ses objectifs. La communication permet de construire des ponts entre les projets, de propager des idées, de donner de l’ampleur à un mouvement et de rassembler les différents éléments d’un système pour le faire tourner.

Pouvez-vous nous présenter un ou deux projets/réalisations dont vous êtes particulièrement fière ?

Porté par plusieurs administrations régionales bruxelloises, le Programme Régional en Économie Circulaire (PREC) a, entre 2016 et 2021, posé les bases de l’économie circulaire dans la région et a soutenu les acteurs économiques qui souhaitaient s’inscrire dans la mouvance. En 5 ans, le programme a réussi à faire de Bruxelles une région pionnière en la matière.

Arctik a eu la chance de travailler tant sur la stratégie de communication du Programme que sur son exécution. Les activités ont été de la promotion grand public de l’économie circulaire à la constitution d’un réseau d’innovateurs, au moyen de campagnes de communication online et offline, d’événements de grande ampleur ou encore d’actions de communication directe envers les acteurs-leviers qui permettraient un soulèvement du mouvement. Nous avons aussi rédigé un livre sur ce développement rapide et substantiel de l’économie circulaire sur le territoire.

  • L’EU Ecolabel Showroom à Berlin

En 2021, pour la troisième fois, Arctik a conçu, promu et mis en place un Showroom temporaire pour faire la promotion de l’Ecolabel européen et sensibiliser à la consommation responsable. Après Bruxelles et Paris, c’est en plein centre de Berlin que nous avons déployé cette vitrine. Durant 10 jours, le Showroom a accueilli orateurs, workshops et activités événementielles.

Le Showroom a la particularité d’allier communication institutionnelle et environnementale, techniques marketing et événementiel, en coordination avec des autorités publiques européennes et nationales.

Pour terminer, avez-vous un conseil à donner ou une idée force à transmettre aux lecteurs de ce blog ?

La communication possède ce caractère essentiel de création de lien et de mise en commun, qui lui confère une importance toute particulière dans les défis que nous imposent les crises environnementales, sociales et économiques actuelles et futures. Réinvention des paradigmes, mise en place de nouveaux imaginaires ou encore accompagnement au changement… La construction du monde de demain passera nécessairement par de la communication.

Retrouvez Camille sur son profil LinkedIn. Et cliquez ici pour découvrir l’agence Arctik.

La #comresponsable en action

Dans le contexte actuel de remise en question de la filière communication, le cycle d’entretiens « La #comresponsable en action » valorise les professionnelles et les professionnels qui s’engagent dans des pratiques plus responsables. Chez l’annonceur, en agence ou freelance, dans le privé, le public ou le secteur non-marchand, avec une certaine expérience ou un regard neuf… toute la diversité de la filière communication est représentée. Quel a été leur parcours ? Quelles sont les difficultés rencontrées et les sources de satisfaction ? Quels sont les projets dont elles ou ils sont particulièrement fières et fiers ?

Retrouvez sur cette page la liste de tous les témoignages.


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