Climat : mieux communiquer pour mobiliser le public

EECN-newsflash.jpgQuelques semaines avant le sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague, la Commission européenne a présenté quelques résultats de recherche récents qui, s’ils sont entendus, aideront à mieux communiquer sur le thème du réchauffement climatique.

Les enjeux sont importants pour que la mobilisation grandissante des éco-citoyens se poursuive (en particulier si les négociations échouent ou débouchent sur un accord a minima) et pour que le grand public soit de plus en plus sensibilisé au problème.

Source : Newsflash no. 77, November 2009: The Run up to Copenhagen – Communication Before and After the Event

Rapprocher le problème du quotidien

Pour la plupart des européens, les changements climatiques sont géographiquement et temporellement éloignés de leur vie quotidienne. Pour éviter le déni, le doute ou le désintérêt, les chercheurs ont montré que les impacts du changement climatique sur le court terme devaient être mis en avant par rapport à ceux sur le long terme.
Ce n’est évidemment pas une chose facile dans la mesure où les impacts estimés à l’horizon 2030 sont négligeables comparés à ceux prévus pour 2100.

De surcroît, les chercheurs recommandent de donner des précisions au public concernant les méthodes et les sources d’information utilisées pour obtenir les différents scénarios d’émissions et les impacts associés. Cela améliorera ainsi leur crédibilité.

Choisir les bonnes images

Si les images effrayantes ou choquantes peuvent attirer l’attention du public, cela n’est vrai que dans un premier temps. Dans de nombreux cas, ces images sont oubliées après l’impact initial.
De surcroît, des chercheurs ont montré que ces images chocs entraînaient du déni, de l’apathie ou une volonté d’évitement suite au sentiment de malaise qu’elles engendrent.

Par ailleurs, des recherches ont montré que le public associe un certain nombre d’images stéréotypées au problème du réchauffement climatique : banquise qui fond, images de l’élévation du niveau des mers, paysage désertique… Ces images véhiculent le sentiment que les changements climatiques se produisent ailleurs, dans une autre région du monde, et que d’autres personnes sont concernées. Cela explique l’attitude fataliste que certaines personnes adoptent parce qu’elles se sentent incapable de faire quoi que ce soit pour agir et améliorer les choses.

Choisir le bon message et le bon média

Des recherches ont montré que même dans des pays où le public était plutôt bien informé à propos du réchauffement climatique, de ses impacts et des moyens de lutte individuels, les changements de comportement n’étaient pas mis en œuvre. Par conséquent, plutôt que de dire aux individus ce qu’ils devraient faire, il apparaît plus efficace de souligner les intérêts personnels et locaux associés aux éco-gestes. Il s’agira par exemple de préciser les bénéfices financiers attendus de mesures d’économies d’énergie, mais également l’amélioration de la forme physique des individus et de la qualité de l’air s’ils réduisent leur usage de l’automobile au profit des transports en commun ou alternatifs.

En plus de bien choisir le message et la manière de le présenter, une étude a montré que le choix du média revêtait une importance certaine. Les chercheurs ont étudié les relations entre la « consommation » de médias d’un échantillon de personnes et leurs perceptions du changement climatique. Ils ont montré que regarder la télévision n’a aucun impact significatif sur les connaissances des personnes sur le problème. En revanche, les personnes lisant les journaux et surfant sur Internet connaissent mieux le problème et semblent plus concernés.


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