Com environnementale : le rôle de la recherche dans la compréhension du monde

Je remercie chaleureusement Amel Allik, chercheuse-consultante en communication et RSE, d’avoir rédigé ce compte-rendu et accepté sa publication sur Sircome. N’hésitez pas à consulter son site et son profil LinkedIn.

Les Journées inaugurales du GER « Communication, Environnement, Science, Société »

Le 17 et 18 juin se sont tenues à Aix-en-Provence les journées inaugurales du nouveau groupe d’études et de recherche (GER) « Communication, Environnement, Sciences et Société ». Ces journées sont une manifestation forte du lancement des travaux du groupe, créé en novembre 2018 par Andrea Catellani (Université Catholique de Louvain la Neuve) et Céline Pascual Espuny (Aix-Marseille Université) au sein de la SFSIC (Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication). Ce groupe d’études et de recherche, au-delà de constituer un espace d’échange et de partage pour la communauté des chercheurs francophones spécialisés en communication environnementale, a pour objectif de « construire des compétences et des savoirs utiles à la “transition écologique” devenue indispensable à l’ère de l’anthropocène ».

Les journées inaugurales d’Aix-en-Provence ont rassemblé des chercheurs expérimentés, ainsi que de jeunes chercheurs (docteurs et doctorants). Elles ont permis de faire le point sur l’état des recherches francophones dans le domaine de la communication environnementale. Aussi vivaces que variées, ces dernières reflètent l’importance des questions environnementales dans nos sociétés chez les différents acteurs : politiques, associations, scientifiques, médias, entreprises, citoyens, etc.

Trois communications ont passé en revue cette diversité des travaux. Françoise Bernard (Aix Marseille Université) a ainsi proposé une typologie de ces études en fonction de leurs orientations et des méthodes qu’elles utilisent. Nicole d’Almeida (Celsa Paris-Sorbonne) est ensuite revenue sur l’interdisciplinarité qui caractérise ces recherches et a également présenté un échantillon des thèmes qui les traversent. Pour leur part, Céline Pascual Espuny et Andrea Catellani, après avoir retracé l’histoire des recherches en communication environnementale, ont présenté un travail où ils ont commencé à recenser les travaux francophones dans ce domaine.

La variété des objets d’études et des méthodes utilisées annoncées dans ces communications s’est illustrée à travers le panel des études exposées pendant ces journées. Ainsi, Solange Tremblay (Université du Québec à Montréal) a présenté les résultats d’une étude longitudinale lancée en 2006, sur la manière dont les multinationales canadiennes et mondiales communiquent sur leur responsabilité sociale. Béatrice Jalenques Vigouroux (INSA Toulouse) et Andrea Catellani sont revenus sur la construction sociale des chiffres liés au climat (2°C) dans les discours scientifiques, notamment ceux du GIEC. La communication de Amaïa Errecart (Université Paris 13) portait sur la communication des acteurs associatifs, plus précisément celle de WWF et de Greenpeace. La présentation de Valérie Colomb (IEP Lyon), quant à elle, traitait du thème de l’architecture comme média et des différentes questions que l’urbanisme pouvait entretenir avec les questions environnementales.

D’autres thèmes ont encore été abordés :

  • la communication des institutions politiques et le droit de l’environnement français, européen et onusien (Amel ALLIK, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3) ;
  • la communication scientifique à travers la représentation des plantes dans la photographie scientifique du muséum d’histoire naturelle (Céline Cholet, Université Bordeaux Montaigne) ;
  • la médiatisation du problème de la pollution atmosphérique dans trois titres de la presse écrite : Le Monde, Libération et le Figaro (Nataly Botero, Université de Bourgogne) ;
  • ou encore l’évolution de la vision de l’environnement et de ses problématiques à travers les productions cinématographiques (Frédérique Sussfeld, Aix-Marseille Université).

Les questions de l’engagement et du rôle de la communication dans le changement des comportements en matière d’environnement étaient également abordées. Ceci à travers le décryptage du sens des actions pro-environnementales du mouvement « Youth for Climate » (Stéphane Amato, Université de Toulon) ; l’éducation à l’environnement et quelle communication pour transformer les attitudes en actions (Andreas Eriksson, Université de Toulouse 3) ; la présentation du projet Captile mené dans le parc national de Port Cros, qui utilise la bioacoustique pour mesurer l’impact de la sensibilisation des visiteurs sur leurs comportements (Daphné Duvernay, Université de Toulon) ; ou encore les travaux de l’unité de recherche émergente « Transitions : médias, savoirs et territoires » de l’université de Nice – Côte d’Azur qui est dirigée par Jacques Araszkiewiez et qui s’intéresse aux liens et aux articulations des évolutions du numérique avec la transition écologique (Amélie Coulbaut, Frédéric Couston).

Ainsi, ces journées intitulées « Relations, tensions et synergies » répondaient bien aux préoccupations du GER, en faisant le lien entre pratiques communicationnelles, transition écologique, sciences et dynamiques de la société. Elles ont également rappelé le rôle de la recherche scientifique dans la compréhension objective du monde et de ses mutations, plus que jamais nécessaires dans la définition des actions et les prises de décisions. D’autres manifestations de ce type sont à venir.


Étude de la production et réception des bruits par les cétacés.

 


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