En France, tout le monde connaît le ruban rouge, signe de lutte contre le Sida. En Amérique du Nord, le ruban rose (pink ribbon) est associé à la lutte contre le cancer du sein.
De nombreuses marques s’associent à cette cause en affichant ce signe distinctif et en indiquant qu’une somme sera reversée à un organisme de recherche ou une association. Et c’est là que les dérives commencent, en particulier en octobre, mois de sensibilisation au cancer du sein outre Atlantique.
Construit sur la base du terme greenwashing, le pinkwashing est utilisé pour décrire les activités d’entreprises et de groupes qui se positionnent comme leaders dans la lutte contre le cancer du sein alors qu’elles sont engagées dans des activités qui peuvent/pourraient contribuer à augmenter le nombre de ces cancers… Plus largement, le terme s’applique aussi à ces sociétés qui cherchent tout simplement à exploiter ce filon et à faire du business.
Voici quelques exemples (véridiques !) de produits affichant le ruban rose : des bouteilles d’alcool (vin, vodka…), des produits cosmétiques, le string « cadeau de chimiothérapie » (sur lequel est écrit « j’ai perdu mes seins mais pas mon sex appeal ») et même un révolver Smith et Wesson… Il existe même un site web qui recense et vend tous les produits marqués du ruban rose !
La lutte contre ces dérives s’organise. Voici par exemple une parodie de campagne publicitaire pour des… cigarettes ! (citée sur Osocio)
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Pour en savoir plus, lisez le blog Think Before You Pink.
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Les auteurs ont identifié les cinq questions critiques à se poser avant de faire un achat « rose » :
- Quel pourcentage du prix d’achat sont-ils reversés à l’action contre le cancer du sein ? Le montant est-il clairement cité sur l’emballage ?
- Quel est le montant maximum qui sera reversé ? (l’entreprise s’engage à verser une somme maximale et, quand elle est atteinte, plus rien n’est reversé)
- Comment les fonds sont-ils récoltés ? (directement via l’achat du produit ou faut-il passer par le site web…)
- À quelles organisations les fonds sont-ils reversés et quels sont les programmes soutenus ?
- Que fait l’entreprise pour s’assurer que ses produits ne contribuent pas à l’épidémie de cancers du sein ?
Ces questions peuvent être transposées à des situations bien françaises (exemples picorés sur le blog Ethikenblog) : « 1 produit acheté = 5 m² de plages nettoyés » (Spontex, 2009), « 5 € reversés à Action contre la faim pour chaque carafe Fjord achetée » (Système U et Brita, 2009), « 5 produits achetés = 1 repas pour les Restaurants du cœur » (Danone, Carrefour, 2009), etc. Pensez-y la prochaine fois, avant de faire un tel achat… En cas de doute, faites votre don directement à l’association en question !