Guide PNUE/Futerra pour communiquer sur le DD

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et le cabinet-conseil en communication Futerra ont publié en septembre 2005 un guide intitulé Communiquer sur le Développement Durable – Comment produire des campagnes publiques efficaces. Ce guide fournit aux gouvernements nationaux et aux collectivités locales des conseils de spécialistes sur la manière de réaliser des campagnes de communication sur les questions d’environnement et de développement durable. Il expose également plusieurs exemples de campagnes innovantes.

Mythes

Trois écueils à éviter pour communiquer sur le développement durable.

Mythe 1 : « Toute communication est une bonne communication »

Il est tentant de se dire que toute communication sur le développement durable est forcément bonne et utile. En fait, une communication mal planifiée au mauvais endroit sera inefficace dans le meilleur des cas (ce sera du temps et de l’argent perdus) et aura des conséquences négatives dans le pire des cas.

À travers nos études, nous avons identifié trois erreurs courantes :

  • Communiquer sans politique à l’appui. Le succès est toujours plus facile à obtenir quand politique et communication vont ensemble.
  • Communiquer sans infrastructure. Une bonne communication permet souvent de persuader les gens qu’ils ont un rôle à jouer dans le développement durable. Mais cette possibilité est gâchée s’il n’y a pas d’infrastructure qui leur permette d’y contribuer. Par exemple, il ne sert à rien d’encourager les gens à recycler leurs ordures s’ils ne peuvent pas accéder facilement à des systèmes de recyclage. Des groupes cibles différents auront des moyens différents de participer à des initiatives de développement durable.
  • Se reposer sur le marketing classique pour toutes les réponses. Il n’est pas toujours facile de faire entendre votre message ; la concurrence est rude. Dans le monde actuel saturé d’informations, les gens développent de plus en plus la capacité de filtrer les messages. Les spécialistes de la communication doivent donc avoir une longueur d’avance et savoir comment communiquer avec différents publics. Cela signifie ne pas se contenter des techniques classiques, comme la publicité et le mailing direct. Nos études de cas donnent des exemples d’autres solutions innovantes.
Mythe 2 : « La communication coûte une fortune »

Un gros budget n’est pas primordial pour réussir une campagne de communication. Peu importe la taille du budget dont vous disposez, ce qui compte c’est d’en tirer pleinement parti en planifiant soigneusement votre campagne et en nouant des partenariats avec d’autres organisations. Cibler un public spécifique avec un message défini est souvent plus efficace (et coûte moins cher) que sensibiliser à grande échelle par la publicité.

La plupart des campagnes de communication ont au moins l’un des trois objectifs suivants :

  • Sensibiliser : c’est-à-dire faire mieux connaître ou faire découvrir un problème aux gens. Si ce que l’on cherche réellement c’est l’engagement du public en faveur du développement durable, alors un change-ment d’attitude ou de comportement est souvent un objectif plus approprié.
  • Changer les attitudes : c’est-à-dire changer l’opinion des gens sur un problème et la façon dont ils le perçoivent. Si un changement d’attitude peut être le prélude à un changement de comportement, il ne le garantit pas. Mais un changement d’attitude est important car il prépare la voie à de nouvelles initiatives des pouvoirs publics. Il peut favoriser le respect d’une nouvelle loi, par exemple le port obligatoire de la ceinture de sécurité.
  • Changer les comportements : c’est-à-dire influencer la manière d’agir des gens face à un problème. C’est sur cet aspect qu’il faut concentrer les efforts si nous voulons atteindre nos objectifs de développement durable. Mais c’est une approche à long terme dont la mise en œuvre peut prendre une génération entière.
Mythe 3 : « L’homme est rationnel »

Informer ne suffit pas. Il y a deux choses importantes à savoir quand on planifie une campagne de communication sur le développement durable : Fournir des informations peut sensibiliser davantage mais a peu de chances de produire un changement d’attitude ou de comportement. Admettre que le public ne réagit pas vraiment aux informations ne veut pas dire qu’il faut se résigner et ne rien faire. Il faut au contraire se tourner vers d’autres disciplines pour chercher des outils. Par exemple, les experts en stratégie de marque créent entre les consommateurs et les marques de produits un lien émotionnel qui dure depuis de nombreuses années. Ce n’est pas forcément rationnel, mais ça marche.

Ce n’est pas en faisant peur aux gens que l’on retient leur attention. Il faut manier la peur avec beaucoup de circonspection dans la communication sur le développement durable. L’expérience montre qu’elle provoque souvent l’apathie, le sentiment que l’on ne peut rien faire. C’est particulièrement fréquent quand il n’y a pas d’infrastructures appropriées (des installations de recyclage par exemple). Il est tout aussi improductif de s’attaquer à la maison ou à la famille. Faire appel à l’instinct de survie peut aussi ne pas produire les résultats attendus. Les instincts humains de combat ou de fuite ne sont pas programmés pour faire face à des menaces vagues et incertaines comme le changement climatique. Si bien que lier les questions de développement durable à notre survie risque tout simplement d’alarmer les gens et de les rendre apathiques.

Réalités

Fait 1 : Définissez votre cible

Des catégories différentes de personnes auront des opinions parfois diamétralement opposées. On constate des différences d’opinion encore plus grandes si on segmente les publics en fonction de la démographie, par exemple l’âge et le sexe. Chaque public réagira à sa manière à différentes intonations ou à différents médias. C’est pourquoi il est important de formuler vos messages et de choisir vos canaux de communication avec le plus grand soin. Internet n’est ainsi pas forcément le meilleur moyen de communiquer avec les personnes d’un certain âge. Les campagnes de communication qui réussissent le mieux sont celles qui définissent avec précision le public cible.

Il est également primordial de définir votre message. Il n’est pas nécessaire de communiquer sur la totalité du concept de développement durable pour favoriser le changement. Il est souvent plus efficace de se focaliser sur un seul problème, comme l’efficacité énergétique ou l’achat de produits éthiques .

Fait 2 : Sachez inspirer les autres

Les questions de développement durable doivent être étroitement liées à un but motivant. Même si vous écrivez une simple page pour un site Internet, elle doit être attrayante. Pensez comme un conteur moderne : exploitez la dramaturgie des défis et révélez le côté excitant des solutions.

Des expériences récentes montrent que « les gens se soucient de l’environnement, mais jugent d’autres problèmes plus importants » ]. Pour communiquer efficacement sur le développe-ment durable, il peut être utile de l’associer à d’autres questions comme la santé, la richesse ou l’emploi, ou à des aspirations telles que l’amélioration de l’habitation ou de la qualité de vie.

Fait 3 : Développez un message personnalisé et pratique

Comprendre ce qui motive un public est la première étape pour savoir comment lui parler. La psychologie a, dans ce domaine, quelques leçons utiles à nous transmettre :

« Les gens sont motivés quand :
— Ils savent et comprennent ce qui se passe : ils détestent être désorientés ou en pleine confusion.
— Ils apprennent, découvrent et explorent : ils préfèrent acquérir des informations à leur propre rythme et répondre aux questions qu’ils se posent.
— Ils participent à ce qui se passe autour d’eux : ils détestent se sentir incompétents ou impuissants. » ]

Tout l’art de la communication consiste à traduire une grande vision en messages à la fois adaptés au public et pratiques dans le sens qu’ils peuvent susciter une réponse.

Plan de communication

Le meilleur moyen de concrétiser vos idées est d’élaborer un plan de communication. Il n’y a pas deux plans semblables : il est en effet beaucoup plus simple de réaliser un prospectus que d’organiser une campagne nationale de publicité et de promotion. Cependant, le modèle ci-dessous indique les principales étapes à suivre pour planifier toute forme de communication.

Comprendre la situation

Une phase initiale d’étude augmentera vos chances de succès. Cette section concerne en particulier les campagnes de grande envergure.

Avez-vous une vision claire du contexte dans lequel se déroulera votre campagne ?

Procédez à une analyse dite « SLEPT », c’est-à-dire examinez les aspects sociaux, légaux, environnementaux, politiques et techniques qui peuvent avoir une incidence sur votre campagne. Tenez compte, en particulier, de la politique nationale de développement durable et de toute campagne menée récemment ou en cours sur votre marché.
Essayez de réunir le plus d’études possible en parlant à d’autres personnes ou en faisant des recherches sur Internet.

Avez-vous défini vos objectifs globaux et vos délais ?

Vous pouvez utiliser les résultats de cette phase pour fournir un briefing à une agence de communication.

Faire une étude d’audience

Faire une étude d’audience permet de s’assurer que le message atteindra les bonnes personnes et que celles-ci intègreront les informations et/ou y réagiront.

Savez-vous qui est la cible ?

Identifiez toutes les cibles que vous voulez toucher et déterminez un ordre de priorité. Choisissez une cible spécifique (par ex. « les mères de famille ») plutôt que « le public ».

Qu’est-ce qui motive votre cible ? Qu’est-ce qu’elle lit, regarde, écoute ? Quels endroits fréquente-t-elle ?

Le meilleur moyen de le savoir est de faire quelques études (par ex. groupes de discussion, enquêtes par téléphone). Définissez un profil précis.
Pensez aux autres personnes qui peuvent influencer votre cible (par ex. parents, patrons) : qu’est-ce qu’ils lisent, regardent, écoutent ?

Fixer des objectifs spécifiques

Ne commencez pas à communiquer avant d’avoir fixé les principaux objectifs.

Avez-vous fixé un objectif de développement durable réaliste ?

Choisissez des objectifs atteignables, par ex. « réduire la consommation d’énergie des ménages de 5% », plutôt que « atténuer le changement climatique ».

Avez-vous déterminé quels changements permettront d’atteindre votre objectif de développement durable ?

La communication est-elle la bonne méthode ? Si c’est le cas, décidez s’il faut sensibiliser davantage, changer les attitudes ou changer les comportements, voire les trois.

Choisir une approche stratégique

Décrivez la façon dont vous allez atteindre vos objectifs.

Avez-vous décidé comment aborder la campagne ?

Vous pouvez souhaiter :
— revoir le contexte, l’étude d’audience et les objectifs ;
— envisager d’autres approches possibles de la campagne ;
— réviser le budget ;
— élaborer l’argumentaire de la campagne (ce qu’elle apportera, pourquoi c’est la meilleure solution).
Expérimenter d’abord la campagne sur une audience plus restreinte peut fournir des renseignements précieux pour une campagne de grande envergure.

Impliquez-vous les parties prenantes ?

Le dialogue avec les parties prenantes au stade de l’élaboration de la campagne peut leur donner la sensation de se l’approprier quelque peu et l’envie de contribuer à son succès.

Mettre au point un message

Il faut étudier avec soin le ou les message(s) pour qu’il(s) suscite(nt) l’intérêt de votre audience ; ne la surchargez pas d’informations !

Avez-vous déterminé un message principal ?

Gardez un fil conducteur pendant toute la campagne, par exemple en utilisant toujours le même logo ou un slogan identifié par une marque.

Avez-vous réfléchi à la façon d’adapter votre message à différentes cibles : hommes, femmes, adolescents, etc. ?

Il existe peut-être des études que vous pouvez utiliser. Si le budget le permet, mettez au point des prototypes de messages et de visuels et testez-les par de nouvelles études.

Avez-vous réfléchi au moyen de jouer sur les émotions de votre public cible ?

Développer une marque peut créer un lien émotionnel avec votre audience. Pour cela, vous aurez besoin des conseils d’un spécialiste.

Choisir les canaux

L’impact de votre message dépendra des canaux de communication que vous utiliserez.

Avez-vous déterminé comment votre cible préfère recevoir des informations, par ex. les médias, Internet, ou le bouche à oreille ?

Le profil de la cible sera ici une aide précieuse. Déterminez qui sont les guides d’opinion de votre cible ou les organisations auxquelles elle pourrait appartenir.
Soyez créatif. Cherchez comment vous pouvez activer les réseaux sociaux pour que votre message soit relayé par d’autres personnes.

Gérer et mettre en œuvre

Soyez créatif. Cherchez comment vous pouvez activer les réseaux sociaux pour que votre message soit relayé par d’autres personnes.

Qui gérera la campagne ?

Déterminez l’organisation chef de file et définissez les rôles et responsabilités de tous les partenaires et des membres de l’équipe.
Envisagez la constitution d’un groupe de pilotage composé d’experts en communication, en stratégie et en développement durable.

Êtes-vous en mesure d’obtenir une réponse rapide pour les décisions concernant la communication ?

Le groupe de pilotage ne peut être chargé des affaires courantes ; il faut un coordinateur spécialement nommé à cet effet.
Trouvez quelqu’un qui sera le visage de votre campagne. Il n’est pas nécessaire que ce soit une célébrité, mais quelqu’un qui a un bon contact avec les médias, et qui soit un expert sérieux, reconnu, intéressant, convaincant et compréhensible.
Assurez-vous que les messages de la campagne restent d’actualité en revoyant régulièrement le contexte.

Avez-vous pensé aux étapes de la mise en œuvre ?

Établissez un planning pour votre campagne. Déterminez les étapes importantes de la communication, ce qui doit être produit et quand. Si vous avez des ressources limitées, donnez un grand retentissement au lancement de votre campagne en l’associant à d’autres événements.

Avez-vous pensé aux ressources ?

Établissez un budget. Prenez en compte toutes les ressources dont vous aurez besoin (personnes, compétences, matériel, temps et argent).

Avez-vous élaboré une procédure de gestion du projet ?

Qui est chargé de vérifier si les objectifs ont été atteints et les délais respectés ? Comment cela sera-t-il fait ? Que se passera-t-il si ce n’est pas le cas ?
Mettez au point un plan de gestion de crise. Vous n’en aurez peut-être pas besoin, mais il est primordial d’être préparé au cas où quelque chose ne se passerait pas comme prévu.

Mesurer et évaluer

Les mesures et évaluations permettent de savoir si les activités prévues ont bien eu lieu et si les objectifs ont été atteints.

Avez-vous décidé comment mesurer votre campagne ?

Il y a trois types de mesures :

  • Déroulement : quels messages ont été communiqués, à combien de personnes, où et à quelle fréquence ?
  • Résultat : le niveau de sensibilisation, les attitudes ou les comportements ont-ils changé ? cette évaluation nécessite généralement une enquête avant et après la campagne.
  • Impact : quel impact votre campagne a-t-elle eu sur l’objectif global de développement durable ?

Utilisez les bonnes mesures, par exemple n’associez pas des mesures de changement de comportement à une campagne visant à modifier les attitudes.

Avez-vous un retour d’information de votre audience ?

Reportez-vous à votre classement des cibles par ordre de priorité pour évaluer les informations en retour.

Conservez-vous des documents à l’appui de votre évaluation et produisez-vous un rapport ?

Les mesures coûtent souvent cher, mais il y a toujours quelque chose à mesurer. Parmi les moyens d’évaluer votre campagne (d’après l’enquête PNUE/Futerra) :

  • Fréquentation du site Internet (nombres de visites, visites uniques) et questionnaires en ligne.
  • Nombre de participants aux événements sur des thèmes liés au développement durable (et qualité des échanges avec le public).
  • Couverture média (par ex. par des recherches sur Internet ou un service de veille médiatique).
  • Enquêtes auprès de l’opinion publique (par ex. pour les niveaux de sensibilisation).
  • Demande de publications sur le développement durable (du public, des médias, des entreprises, de la société civile, d’associations locales, etc.).
  • Changement des priorités/objectifs stratégiques dans les autres secteurs (ministères, associations de consommateurs, etc.) et évolution des initiatives locales.
Présenter votre plan

L’étape finale consiste à définir la façon dont vous allez présenter votre plan aux membres de votre équipe et aux principales parties intéressées. Ces dernières peuvent faire partie de votre organisation ou être extérieures à celle-ci.

Cinq éléments pour garantir le meilleur usage de votre plan.

  • Le rendre facilement accessible à tous les membres de l’équipe.
  • Le mettre à jour quand des changements importants interviennent et informer les membres de l’équipe et les principales parties prenantes de ces changements.
  • Mettre au point le scénario de la campagne. Les questions suivantes peuvent servir de check-list :

— Sur quel sujet voulez-vous communiquer ? Pourquoi est-il important ?
— Avec qui voulez-vous communiquer? Pourquoi ?
— Quels sont vos messages ?
— Comment vos messages atteindront-ils l’audience choisie ?
— Qui s’occupe de gérer la campagne ?
— Pendant combien de temps la campagne se déroulera-t-elle ?
— Comment saurez-vous si la campagne a été un succès ?

  • Procéder à une mise à jour régulière des informations pour les membres de l’équipe et les principales parties intéressées.
  • Demander aux parties prenantes si le niveau et la fréquence des informations sont utiles.

Principaux obstacles

Pour communiquer efficacement, les gouvernements et les collectivités locales se heurtent à des obstacles particuliers. Tous ne peuvent être surmontés, mais en avoir conscience permet une meilleure planification. L’étude PNUE/Futerra a répertorié les différents obstacles inhérents à la fois au processus politique (questions externes) et à la nature des instances dirigeantes (questions internes).

Les changements d’administration

Des changements dans l’administration politique peuvent se traduire par un moindre soutien et une diminution des ressources affectées à la communication sur le développement durable. Or les meilleures campagnes de communication sont celles qui se prolongent dans le temps ; un message ne faisant pas l’objet d’un suivi peut désorienter le public et freiner son action.

La solution ? Construire un argumentaire pour votre campagne peut être utile. Autant que possible, liez votre problème de développement durable aux priorités de la nouvelle administration (par exemple emploi et santé).

L’incohérence entre les paroles et les actes

Les messages sur le développement durable doivent être non seulement simples et clairs, mais aussi crédibles. La communication doit par conséquent être en accord avec l’action publique. Mais les autorités nationales et locales se heurtent à deux types de difficultés : le public veut souvent des choses contradictoires et des messages contradictoires émanent souvent des différents ministères.

Le public veut souvent des choses contradictoires.

Le public exige souvent des mesures politiques contradictoires, par exemple une hausse des dépenses publiques et une baisse des impôts. En l’absence de demande claire de l’électorat, il peut être difficile pour les instances dirigeantes de montrer une volonté politique claire.
La solution ? Des campagnes visant à changer les attitudes peuvent in.échir l’opinion publique ; c’est un objectif plus facile à atteindre que de changer les comportements et il peut susciter une volonté de changement de politique de la part de l’électorat.

Des messages contradictoires peuvent émaner de différents ministères.

Du fait des demandes changeantes du public, les messages sur le développement durable peuvent contredire les promesses d’autres instances dirigeantes. Cette incohérence peut faire douter de la volonté des pouvoirs publics d’agir pour le développement durable. Au sein même d’un ministère, il peut être difficile de garantir la cohérence des messages sans l’adhésion du personnel.
La solution ? Des campagnes de communication internes peuvent motiver le personnel et lui faire comprendre la pertinence du développement durable pour leur propre ministère. Pour la communication externe, vous pouvez évaluer si d’autres organisations sont mieux placées pour diffuser le message en votre nom.

Le jargon

Notre étude a montré que le jargon était une barrière spécifique à l’efficacité de la communication gouvernementale et ce, dans tous les domaines. Il faut veiller à ce que le développement durable ne soit pas perçu comme un club fermé réservé aux initiés.
La solution ? Testez tous les messages auprès de vos relations ; si vos amis ne comprennent pas, il y a fort à parier que peu de gens comprendront.

Le manque de fonds

Notre étude montre que le manque de fonds est souvent un obstacle à une communication efficace sur les questions de développement durable, ce dont on ne sera pas surpris. Cela a des implications majeures pour la phase de mesure. L’évaluation des campagnes de communication antérieures – et donc les données disponibles pour les communications futures – est souvent inexacte, voire inexistante.

La solution ? Simplifier les choses. Sans les fonds nécessaires pour mener une véritable évaluation, une mesure informelle peut être envisagée : décrochez le téléphone et rechercher des informations qualitatives.

Faire appel à des experts

Il n’est pas nécessaire d’être un professionnel de la communication : il faut pouvoir aborder la communication de façon professionnelle. Cela signifie notamment savoir quand vous avez besoin de l’aide et des conseils d’un spécialiste. L’assistance nécessaire dépendra de votre situation. Certaines autorités nationales et locales ont accès aux services d’agences de communication, d’autres à des ressources par l’intermédiaire d’ONG, d’autres encore feront appel à du personnel spécialisé interne.

Nous vous donnons ci-après des conseils pour trouver une agence, quelles compétences doit posséder votre personnel et comment faire un bon briefing de communication .

Six étapes pour trouver une agence

Avant de vous lancer dans ce processus, vérifiez que vous êtes en règle avec les consignes nationales, locales et internes en matière de contrats publics.

Une agence de communication peut vous aider dans les domaines suivants :
— élaboration d’une stratégie,
— étude de marché,
— gestion des médias,
— communications via Internet,
— travail créatif tel que conception et production de publications.

Les conseils ci-après ont été rédigés avec l’aide de la Fédération des agences de communication ]].

  • Pour commencer, déterminez avec précision ce que vous voulez que l’agence fasse, les ressources dont vous disposez pour cela et les principaux décideurs avec lesquels vous devrez travailler.
  • Définissez vos critères de sélection.

L’agence a-t-elle :
— La capacité de faire le travail : les connaissances, la compréhension de votre politique et toutes les compétences nécessaires ?
— Les ressources pour faire le travail : idées créatives, réalisations probantes et contacts dans les milieux du développement durable ?
— Des références pour le prouver : exemples de travaux, voire récompenses d’associations professionnelles ?

  • Dressez une liste d’agences potentielles :

— Recherchez des campagnes de communication comparables qui vous plaisent et qui pourraient convenir.
— Renseignez-vous auprès de collègues d’autres organisations qui ont déjà fait appel à des agences.
— Demandez des conseils à des associations professionnelles compétentes.
La principale question à se poser ici est : « l’agence sera-t-elle capable de traduire mon objectif en messages faciles à comprendre par mon public cible ? ».

  • Demandez aux deux ou trois agences candidates qui répondent le mieux à vos critères de vous faire une proposition. Envoyez-leur un briefing détaillé. Laissez-leur suffisamment de temps pour répondre, sachant que la plupart des agences ne factureront pas le temps investi. Sachez également que les idées qu’elles soumettent sont implicitement confidentielles et que vous n’aurez pas le droit de les utiliser si vous ne faites pas appel à leurs services.
  • Organisez une réunion où les agences présenteront leurs idées en personne.

Quand vous organisez une présentation, n’oubliez pas :
— D’y associer tous vos décideurs.
— De mettre au point un système pour évaluer chaque proposition.
— De demander que tous ceux qui travailleront sur le projet (si l’agence est retenue) participent à la présentation.

  • Signez un contrat

Officialisez votre accord avec l’agence par un contrat écrit qui sera signé avant que le travail ne commence. Pour les clauses contractuelles, vous pouvez demander des conseils au service des achats de votre organisation, à des associations commerciales ou à des organismes professionnels.

Recrutement en interne

Cette section vous suggère les compétences à rechercher si vous recrutez du personnel de communication interne. Il est peu probable que vous trouviez toutes ces compétences en une seule personne ; voici donc ce que vous pouvez chercher pour constituer une équipe :

— L’aptitude à négocier et à influencer.
— Un bon style rédactionnel.
— Une sensibilité aux questions culturelles et politiques.
— Le savoir-faire en matière de gestion de projet.
— La capacité de traduire des questions complexes en messages simples et clairs.
— La connaissance du travail de conception et de production.
— L’expérience de la collaboration avec les médias.
— Des compétences en matière de communication électronique.

Quels sont les ingrédients d’un bon briefing ?

Aussi talentueux que soient l’agence de communication ou le personnel recruté, le résultat final dépendra du briefing que vous leur soumettrez au départ. Un briefing de qualité repose sur trois principes : instructions écrites, clarté de la pensée et objectifs clairement définis.

Votre briefing écrit doit comporter les rubriques suivantes :

  • Gestion du projet (qui fait quoi ?)
  • Où en sommes-nous ? (l’historique de votre organisation, son but, où elle en est)
  • À quoi voulons-nous aboutir ? (vos objectifs en termes de messages à faire passer et d’impact sur les attitudes et le comportement de la cible)
  • Que faisons-nous pour y parvenir ? (la stratégie de l’organisation pour réaliser ses objectifs)
  • À qui faut-il s’adresser ? (quels sont les publics cibles ? Vous pouvez faire de cette question un domaine de recherche si nécessaire)
  • Comment saurons-nous si nous avons atteint le but ? (comment mesurerez-vous le succès de la campagne ? Qui se chargera des mesures ? Ceci peut avoir des implications budgétaires car les études peuvent être coûteuses)
  • Aspects pratiques (budget, planning, contraintes légales, consignes concernant les marques, etc.)
  • Approbations (qui sera chargé d’approuver le travail de l’agence ?).

Conclusion : passez à l’action

Des réseaux informels de spécialistes de la communication sur le développement durable commencent à se former. De nouvelles ressources sont mises au point et partagées. Ce guide en est une ; une nouvelle base de données en ligne du PNUE en sera une autre.

La base de données du PNUE sur la communication relative au développement durable.

Lors de l’étude effectuée par le PNUE et Futerra, de nombreuses autorités nationales et collectivités locales se sont dites intéressées par :

  • Un outil de communication interactif.
  • Des échanges d’expérience entre pays.
  • Un moyen de partager les meilleures pratiques de planification, de mise en œuvre et d’évaluation.

En réponse à cette demande et pour prolonger ce guide, le PNUE mettra en place une nouvelle base de données présentant des campagnes publicitaires de tous les pays du monde. Ces campagnes émaneront du secteur public et du secteur privé et traiteront de nombreux aspects du développement durable. Nous espérons que cet outil sera une source d’inspiration et d’informations utiles.

Si vous voulez être averti du lancement de cette base de données, inscrivez-vous à notre liste de diffusion (voir le formulaire en dernière page du guide).

Le PNUE a également l’intention d’effectuer une enquête internationale en 2006 pour savoir si cette publication, Communiquer sur le Développement Durable, a aidé les pouvoirs publics à élaborer de nouvelles campagnes et quelles initiatives seraient utiles à l’avenir dans ce domaine. Elle cherchera également à savoir si les spécialistes de la communication relative au développement durable pourraient tirer profit d’un réseau international plus organisé.


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