Lucas Petit : je me définis comme une sorte de publiciterre

Ce nouvel épisode du cycle « La #comresponsable en action » est consacré à Lucas Petit, fondateur de l’agence de communication responsable Racines de demain, qui se définit comme « publiciterre » : un pied dans la réclame et l’autre dans la terre.

Extraits :

« J’accompagne les organisations à valoriser leurs engagements et le temps qu’il me reste, j’utilise les bénéfices générés par ces missions pour accompagner les citoyens dans la transition écologique locale. Par exemple, nous donnons actuellement vie à un potager pédagogique de 5 000 m2 dans le Val d’Oise. »

« Je me définis donc comme une sorte de publiciterre. Un pied dans la réclame et l’autre dans la terre. Mon quotidien allie des activités primaires et tertiaires. »

« Il me semble impossible de prétendre faire de la communication responsable si en tant que communicant, nous ne connaissons pas parfaitement le sujet, que nous ne faisons pas aussi partie de la cible, que nous ne sommes pas sur le terrain que nous ne vivons pas la réalité quotidienne des acteurs mobilisés sur le sujet. »

« La communication responsable est bel et bien un métier à part entière et non pas une petite spécialité supplémentaire. »

« Les projets dont je suis plus fier ne sont pas les campagnes les plus créatives, mais ceux qui ont permis de diminuer significativement un impact pour l’homme ou la planète. »

« Par exemple, dans le cadre de production audiovisuelle, lorsque nous évitons un tournage en optant pour un film d’animation ou faisons le choix d’exploiter des images déjà tournées plutôt que d’en réaliser de nouvelles. »

Lucas Petit : je me définis comme une sorte de publiciterre

Bonjour Lucas et bienvenue sur notre blog. En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?

Je m’appelle Lucas Petit et j’ai 29 ans. Après avoir travaillé en agence de communication, en ONG et dans le secteur de l’agroécologie, j’ai fondé Racines de Demain, une agence de communication responsable. Nous aidons les organisations à valoriser leurs engagements à travers des messages positifs, sincères et performants diffusés sur supports éco-socio-pensés. Au-delà de cela, nous utilisons une partie des bénéfices générés par ces missions pour porter nos propres projets de transition écologique. En parallèle de cette activité, j’interviens dans différentes écoles de communication afin de sensibiliser les futurs communicants au sujet de la communication responsable.

À quel moment avez-vous « basculé » dans une approche plus responsable de votre métier ? Savez-vous ce qui a provoqué votre prise de conscience ?

Même si je pense que cela est lié à une multitude de facteurs, ma bascule personnelle a vraisemblablement eu lieu lors de ma découverte de l’agriculture vivrière (une agriculture, dont l’objectif premier est d’assurer la subsistance de ceux qui la pratiquent) durant un voyage au Népal.

Cela a été la preuve concrète pour moi, que beaucoup de choses étaient possibles malgré des complications économiques, géographiques ou politiques. À partir de ce moment-là, je me suis sérieusement intéressé à l’environnement jusqu’à, finalement, me questionner sur le rôle du communicant, en France, au XXIe siècle.

Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ? Avez-vous le sentiment de faire un métier différent d’avant/des autres ?

Ma semaine type repose sur un rythme binaire. J’accompagne les organisations à valoriser leurs engagements et le temps qu’il me reste, j’utilise les bénéfices générés par ces missions pour accompagner les citoyens dans la transition écologique locale. Par exemple, nous donnons actuellement vie à un potager pédagogique de 5000 m2 dans le Val d’Oise.

Je me définis donc comme une sorte de publiciterre. Un pied dans la réclame et l’autre dans la terre. J’ai donc bel et bien le sentiment de réaliser un travail différent des autres. Cela s’explique notamment par le fait que mon quotidien allie des activités primaires et tertiaires. Avoir cette double activité est selon moi une nécessité. Il me semble impossible de prétendre faire de la communication responsable si en tant que communicant, nous ne connaissons pas parfaitement le sujet, que nous ne faisons pas aussi partie de la cible, que nous ne sommes pas sur le terrain que nous ne vivons pas la réalité quotidienne des acteurs mobilisés sur le sujet.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ? Y a-t-il des idées reçues contre lesquelles vous devez lutter ?

Une des grandes difficultés que je rencontre est de faire comprendre que la communication responsable est bel et bien un métier à part entière et non pas une petite spécialité supplémentaire.

Je constate encore que de nombreux professionnels de la communication continuent de travailler avec des agences classiques et donc non spécialisées, même si le sujet porte sur la responsabilité. Cela s’explique par le fait que beaucoup s’accrochent à l’idée que n’importe quel communicant est capable de travailler sur toutes les thématiques. C’est une erreur et cela a des conséquences. Si le greenwashing, le socialwashing ou encore feminismwashing pour ne citer qu’eux, sont encore aussi présents aujourd’hui, c’est parce que beaucoup exploitent ces techniques malgré eux. En effet, il faudrait être complétement fou pour vouloir délibérément tromper ses consommateurs en 2023.

À l’opposé, quelles sont les satisfactions que vous trouvez dans votre activité ? Où puisez-vous votre énergie ? Est-ce que vous aimez votre travail/activité et pourquoi ?

Oui, mon activité me rend très heureux. En termes d’estime de soi bien sûr, mais aussi par son aspect anti-routine. Ma principale satisfaction dans mon activité est la dimension circulaire de notre offre. Le fait de travailler en BtoB pour avoir un impact en BtoC.

Mon énergie provient bien sûr des compétitions gagnées grâce à l’investissement incroyable des équipes, mais surtout du fait de pouvoir proposer des légumes bio, locaux et de saison qui sont accessibles financièrement. Les temps de vente que nous organisions sur notre jardin, sont tout simplement exceptionnels par le soutien et les compliments que nous recevons. C’est finalement ça le véritable retour sur investissement que nous devons mesurer.

Pouvez-vous nous présenter un ou deux projets/réalisations dont vous êtes particulièrement fier ?

Les projets dont je suis plus fier ne sont pas les campagnes les plus créatives, mais ceux qui ont permis de diminuer significativement un impact pour l’homme ou la planète.

Par exemple, dans le cadre de production audiovisuelle, lorsque nous évitons un tournage en optant pour un film d’animation ou faisons le choix d’exploiter des images déjà tournées plutôt que d’en réaliser de nouvelles.

Concernant notre agence Racines de Demain, cela a notamment été le cas lors de travaux que nous avons réalisé pour la marque Quechua ou bien pour l’ONG Sea Shepherd. Malgré ces choix, les résultats ont été à la hauteur de nos espérances, ce qui prouve que la communication responsable n’est pas au détriment de la performance, loin de là.

Pour terminer, avez-vous un conseil à donner ou une idée force à transmettre aux lecteurs de ce blog ?

De manière très stéréotypée, ce serait de ne pas attendre de regretter. De persister, de croire en un autre monde et de ne jamais laisser les bras.

Pour suivre l’actualité de Lucas, rendez-vous sur son profil LinkedIn.


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