Pour ce nouveau témoignage du cycle « La #comresponsable en action », je donne la parole Marion Robin Renoux, consultante en RSE et communication responsable, fondatrice du cabinet Praimis.
Extraits : « On a la chance de faire un métier avec des supers-pouvoirs. Des supers-pouvoirs pour conduire le changement et inspirer. Utilisons-les ! » « Pour moi c’est une façon différente de réfléchir. Il faut abandonner les réflexes classiques d’un communicant. Je vais toujours plus loin que mon métier, je questionne les pratiques de l’entreprise, sa stratégie RSE, son alignement. J’essaie aussi d’innover, de co-construire, d’impliquer des parties prenantes et de penser au-delà de l’entreprise ou en tous cas de la penser dans un environnement. » « Je rencontre beaucoup de gens inspirants, des gens TRES engagés, des gens qui donnent sans compter leur temps et leur énergie pour changer les choses. J’apprends beaucoup à leur contact et je progresse aussi dans mon métier. Mon métier est en perpétuel mouvement, je dois toujours repenser les pratiques de manière plus responsable. Apprendre encore et toujours. C’est très satisfaisant pour ma curiosité. »
Marion Robin Renoux : des supers-pouvoirs pour conduire le changement et inspirer
Bonjour Marion et bienvenue sur mon blog. En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?
J’ai toujours voulu concilier développement durable et communication. Tout mon parcours d’étude et mes expériences professionnelles ont été en ce sens. J’ai clôturé mes études de communication par des études d’environnement puis des expériences dans le secteur public autour du bâtiment durable et de l’eau. Ce chemin m’a amené à l’entrepreneuriat avec le désir de pouvoir aider les entreprises dans leur transition et faire véritablement de la communication responsable.
Je suis aujourd’hui consultante en communication responsable, j’accompagne des entreprises engagées dans leur stratégie RSE et les projets de communication associés pour leur réussite.
À quel moment avez-vous « basculé » dans une approche plus responsable de votre métier ? Savez-vous ce qui a provoqué votre prise de conscience ?
Aucune bascule pour moi, j’ai toujours tenté de concilier les deux depuis le départ. Et depuis je progresse chaque jour dans cette voie. Je suis ravie de voir une accélération de la prise de conscience collective.
Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ? Avez-vous le sentiment de faire un métier différent d’avant/des autres ?
Pour moi c’est une façon différente de réfléchir. Il faut abandonner les réflexes « classiques » d’un communicant. Comme disent les anglais « think out of the box ». Voir plus loin, questionner. Je vois mon métier comme un métier très proche de la stratégie d’entreprise. Je vais toujours plus loin que mon métier, je questionne les pratiques de l’entreprise, sa stratégie RSE, son alignement. J’essaie aussi d’innover, de co-construire, d’impliquer des parties prenantes et de penser au-delà de l’entreprise ou en tous cas de la penser dans un environnement. Quelles externalités positives et négatives j’apporte par mes actions de communication ? Je suis comme un cheval de Troie qui par la communication va tenter de faire évoluer l’entreprise.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ? Y a-t-il des idées reçues contre lesquelles vous devez lutter ?
Déjà le terme de communication responsable n’est pas très bien compris. Le terme communication d’abord et ensuite les termes comme développement durable, RSE, etc. On fait face à une méconnaissance. On me dit souvent une phrase qui m’exaspère particulièrement quand je dis ce que je fais c’est « ah mais tu dois avoir plein de travail c’est un sujet d’actualité ». En vérité beaucoup de sensibilisation est encore à faire sur ces sujets. Les entreprises commencent à s’y intéresser mais pas toujours au point d’y investir de l’argent.
On pense aussi souvent que en fait mon travail c’est de faire du greenwashing ou que ce n’est que la partie éco-conception. Souvent les entreprises veulent communiquer mais ne sont pas mures sur la stratégie. D’où l’intérêt de les accompagner aussi sur les fondamentaux de la responsabilité sociétale. Il faut beaucoup de patience et de pédagogie pour ne pas se décourager. En plus c’est un métier en mouvement constant et le domaine du développement durable touche à des tas de sujets. Il faut toujours se former et s’améliorer. Alors quand on est perfectionniste on a vite le syndrome de l’imposteur.
À l’opposé, quelles sont les satisfactions que vous trouvez dans votre activité ? Où puisez-vous votre énergie ? Est-ce que vous aimez votre travail/activité et pourquoi ?
Je rencontre beaucoup de gens inspirants, des gens TRES engagés, des gens qui donnent sans compter leur temps et leur énergie pour changer les choses. J’apprends beaucoup à leur contact et je progresse aussi dans mon métier. Mon métier est en perpétuel mouvement, je dois toujours repenser les pratiques de manière plus responsable. Apprendre encore et toujours. C’est très satisfaisant pour ma curiosité. Je m’engage également dans la sensibilisation. J’adore transmettre, convaincre les jeunes générations et les moins jeunes. Chaque prise de conscience est très valorisante et c’est une victoire. Je fais de la formation et créer un déclic chez les personnes est très satisfaisant.
Pouvez-vous nous présenter un ou deux projets/réalisations dont vous êtes particulièrement fier/fière ?
J’ai travaillé pendant plus d’un an en collaboration avec un consultant RSE spécialisé dans la mode responsable sur la stratégie et la communication d’une structure de ce secteur. Nous avons finalement sorti un rapport RSE, le premier de la structure, un outil dont les équipes sont fières et qui représente le travail acharné qu’elles mènent pour faire évoluer leurs pratiques métier. C’est plus qu’un outil de communication. Cet outil a été un prétexte pour travailler sur les valeurs, pour faire des ateliers d’idéation, pour questionner les motivations, les freins, les leviers ou encore les faiblesses. Et finalement faire un récit transparent de la démarche de l’entreprise, avec beaucoup d’humanité. Évidemment ce support est éco-conçu.
J’accompagne une maison de Champagne sur sa stratégie RSE, nous avons travaillé sur les fondamentaux, les valeurs, la feuille de route et la communication interne. La prochaine étape est le label Bcorp ! C’est un plaisir car la direction et les équipes sont très motivées pour progresser.
Pour terminer, avez-vous un conseil à donner ou une idée force à transmettre aux lecteurs de ce blog ?
Allez-y ! Posez la première pierre. Si vous voulez construire un monde plus durable n’ayez pas peur d’être imparfait. Aucune honte à ne pas l’être, à avoir des contradictions. Vous ferez des erreurs mais on s’en moque, l’important est de progresser. On a la chance de faire un métier avec des supers-pouvoirs. Des supers-pouvoirs pour conduire le changement et inspirer. Utilisons-les !
Pour suivre les actualités de Marion : son profil LI, le site web de son cabinet conseil.
La #comresponsable en action
Dans le contexte actuel de remise en question de la filière communication, le cycle d’entretiens « La #comresponsable en action » valorise les professionnelles et les professionnels qui s’engagent dans des pratiques plus responsables. Chez l’annonceur, en agence ou freelance, dans le privé, le public ou le secteur non-marchand, avec une certaine expérience ou un regard neuf… toute la diversité de la filière communication est représentée. Quel a été leur parcours ? Quelles sont les difficultés rencontrées et les sources de satisfaction ? Quels sont les projets dont elles ou ils sont particulièrement fières et fiers ?
Retrouvez sur cette page la liste de tous les témoignages.
