À travers cette campagne, la Camif dénonce « les aberrations qui consistent à acheter des meubles et du linge de maison fabriqués au bout du monde alors qu’on peut en les achetant à côté de chez soi, non seulement être plus écologique mais aussi favoriser l’emploi ». Un exemple réussi de communication responsable.
Avec cette campagne d’insertion presse (repérée dans le dernier numéro de Terra eco), Camif se positionne de manière pertinente sur le « Made in France » en soulignant les avantages économiques, environnementaux et sociaux de l’achat de meubles fabriqués localement. Un bel exemple de démarche RSE et de communication responsable. Les atouts sont nombreux :
- Un discours clair, des arguments étayés et une pointe d’humour.
- Des reportages vidéos sur les entreprises qui fabriquent ces produits.
- Des compléments d’information sur le site web.
Un discours clair, des arguments étayés
et une pointe d’humour
Premiers points forts de cette campagne : un discours clair, des arguments étayés et une pointe d’humour.
- Visuel table : « Une table basse qui fait 30 jours de cargo, 4 jours de camion, 3 heures de voiture, c’est moche. Une table basse qui ne fait que 5 heures de camionnette, c’est chouette ». Et en plus petit : « Cette jolie table basse Louise qui revisite les lignes classiques des meubles d’époque est le fruit du savoir-faire d’une petite entreprise familiale de 17 personnes fondée en 1870 à Orthez. La choisir, c’est à la fois faire preuve de goût et réaliser un achat responsable puisqu’elle est fabriquée à partir de bois issus de forêts européennes gérées durablement. »
- Visuel canapé : « Un canapé qui a traversé la mer de Chine, l’océan Indien et l’Atlantique, ça en jette. Du CO2. Un canapé qui vient de Neuville-en-Ferrain, beaucoup moins. » Et plus bas : « Choisir ce canapé Hawaï, ce n’est pas seulement opter pour un grand confort. C’est soutenir l’activité d’une entreprise du Nord-Pas-de-Calais qui emploie 300 personnes. Et c’est décider d’avoir dans son salon un canapé qui contribue à préserver l’environnement en parcourant moins de kilomètre. »
- Visuel drap-housse : « Un drap-housse qui fait 8232 km pour arriver chez vous c’est une vraie connerie. Un drap-housse qui vient de Cambrai, c’est même pas une bêtise. » En petit : « S’il vous faut d’autres bonnes raisons d’acheter ce drap-housse, sachez par exemple que vous ferez travailler une société française installée à Cambrai, depuis plus de 50 ans. Cette entreprise s’est vue décerner en 2009 le label « Entreprise sur Patrimoine vivant » qui récompense l’excellence des savoir-faire français. »
- Visuel lit : « Un lit fabriqué très loin avec du bois très rare dans des conditions très dures, c’est très moyen. Un lit fabriqué pas loin avec du bois du coin par des travailleurs handicapés bien encadrés, c’est mieux. » Avec, en complément : « Ce lit Iris avec ses nombreux espaces de rangement a effectivement été conçu et fabriqué par l’ESAT Le Hameau (Établissement et services d’aide par le travail) à Pau qui emploie 150 ouvriers dont 41 sur le seul atelier menuiserie. Quant au bois utilisé pour sa fabrication, il provient de forêts à gestion contrôlée (Écolabel PEFC).
Des reportages vidéos sur les entreprises qui fabriquent ces produits
Deuxième atout : l’histoire de ces produits se poursuit avec des vidéos postées sur la page dédiée à la campagne sur le site de la Camif.
Intitulés « Les coulisses de la fabrication », ces reportages de 3 min 30 nous plongent au cœur de ces entreprises et présentent leurs engagements environnementaux, sociaux et économiques. Ainsi, le lien entre le consommateur et le fabricant du produit se fait plus concret. L’acte d’achat responsable prend tout son sens.
Remarquons que pour chacune de ces entreprises, le développement durable est véritablement intégré à la stratégie globale de l’entreprise. Ce n’est pas un simple argument de vente, c’est un engagement.
Bon, c’est sûr qu’il doit bien y avoir quelques difficultés/failles au sein de ces PME. Et puis tous les partenaires de la Camif ne sont sûrement pas à ce niveau d’engagement. Mais la démarche va indéniablement dans le bon sens.
Voici les trois reportages. Celui sur la table-basse n’est pas (encore ?) disponible.
Des compléments d’information
sur le site web
Enfin, troisième atout : les informations complémentaires disponibles sur le site Internet Camif.fr concernant l’engagement global de la Camif sur l’approvisionnement en bois certifiés et les partenariats avec les entreprises implantées en France.
Sur la page d’accueil, la campagne se poursuit sur le badeau : « Pour garnir une belle table sans dégarnir la forêt », « Un bon buffet est un buffet qui préserve la forêt », « Avec cette belle chambre, c’est le pin des Landes qui devient roi des forêts », « Se mettre au lit, c’est un peu se mettre au vert ».
On peut s’interroger sur le petit label « Forêt gérée durablement » qui apparaît sur certains produits. J’imagine que ce label a été créé parce que les produits sont fabriqués à partir de bois labellisés PEFC ou FSC et que c’est plus simple de ne mettre qu’un seul et même label (qui vient s’accorder avec le label « Fabriqué en France »). Toutefois, on constate que les labels officiels n’apparaissent nulle part, même pas sur les fiches techniques et c’est dommage. Ces labels méritent d’être mieux connus des consommateurs : si chacun les supprime au profit d’un label maison, on ne va plus s’y retrouver.
L’outil de « conso’localisation » proposé est très efficace : on peut zoomer sur sa région et cliquer sur l’icône d’une PME. On découvre ainsi le nom de l’entreprise et le type de produits fabriqués. Un lien hypertexte donne accès à la liste de ces produits vendus par la Camif.